Les participants à l’édition 2020 de la Conférence économique africaine ont appris que la numérisation du commerce à travers le continent peut considérablement stimuler le libre-échange en Afrique, en aidant à réaliser les objectifs de l’Accord de libre-échange continental africain (AfCFTA). L’évènement virtuel de 3 jours a débuté aujourd’hui, à Addis-Abeba.
« Afin de mettre en œuvre correctement la ZLECA, nous allons avoir recours à la numérisation sous deux aspects : les services numériques et virtuels eux-mêmes et tout ce qui concerne la finance, la santé à distance, l’agriculture et l’éducation. Le second est l’exercice habilitant que la numérisation offre en particulier pour le commerce et dans les différents secteurs. S’assurer que ces gains soient effectivement réalisés nécessite un effort multisectoriel et multifactoriel », déclare Tunde Fafunwa, Conseiller principal de la CEA, lors d’une session intitulée, « Réaliser les gains promis de la ZLECA : Favoriser la mise en œuvre grâce à la numérisation et aux expériences comparatives du Sud ».
La ZLECA vise à créer un marché africain intégré de 1,27 milliard de consommateurs, qui d’ici 2030 atteindra 1,7 milliard, avec un Produit intérieur brut agrégé pouvant atteindre 3 400 milliards de dollars américains.
Les recherches en cours menées par des experts de la CEA et de l’École des cadres du système des Nations Unies (UNSSC) visent à documenter les opportunités, les défis et le rôle de la numérisation dans la mise en œuvre de la ZLECA. Elles examinent des études de cas dans certaines Communautés économiques régionales telles que la CAE, la SADC et le COMESA, où la numérisation est déjà en cours, et tire quelques leçons comparatives pour la mise en œuvre de la ZLECA.
« Nous ne voulons pas que le rapport soit une étude académique, nous voulons que le rapport contienne des recommandations politiques qui seront pratiques et axées sur les ressources pour nos décideurs, en particulier pour le renforcement des capacités. Afin de mettre en œuvre la ZLECA, nous devrons continuer à renforcer les capacités sur le continent et dans ce rapport, nous voulons mettre l’accent sur la façon dont nous pouvons tirer parti de la numérisation pour renforcer les capacités de mise en œuvre de la ZLECA », affirme Bineswaree Bolaky, présentant les objectifs généraux de l’étude.
Cependant, diverses questions telles que l’harmonisation des normes et l’amélioration des cadres juridiques existants ; promulguer des lois sur la cybersécurité, les consommateurs et la protection des données ; et la réduction du coût élevé de l’accès doivent tous être abordés pour que l’Afrique puisse profiter de la numérisation.
Il faut également faire davantage pour faciliter les transactions électroniques afin de stimuler le commerce électronique et intensifier les investissements dans les infrastructures des TIC pour le développement de l’économie numérique.
Les panélistes soulignent la nécessité d’avoir des politiques visant à créer un environnement propice à un commerce numérique productif. « Les solutions numériques peuvent être la norme dès le départ », indique Trudi Hartzenberg, Directeur exécutif de TRALAC, ajoutant que la pandémie de COVID-19 a stimulé la numérisation et que l’Afrique a maintenant une chance de brûler des étapes car la ZLECA est un nouvel accord.
Temilade Abimbola, Chef de la direction générale au Bureau du président de la BAD, déclare qu’il est nécessaire de prêter attention à la création d’un environnement propice pour faciliter la numérisation, ce qui, selon elle, offre la meilleure opportunité pour l’Afrique d’harmoniser les normes pour faciliter le commerce.
L’édition 2020 de la Conférence économique africaine se tient virtuellement du 8 au 10 décembre 2020. Organisée conjointement par la Banque africaine de développement (BAD), la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), la conférence offre une plate-forme aux universitaires et aux jeunes chercheurs pour présenter des recherches axées sur des solutions aux décideurs.
SOURCE Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique